C’est Thérèse-Louise, bénévole à La Mazelle qui déniche cela probablement sur Internet en me signalant l’existence de ce vignoble sur la page Facebook du vignoble de La Mazelle : “Géry, comme tu seras dans le secteur … Çà vaut peut-être le détour, non ?”
Effectivement, en juillet, je suis allé au Sénégal. Comme j’avais signalé cette expérience au partenaire d’Asmae, René Sibomana de l’ONG “Action Jeunesse & Environnement“, nous sommes passés dans ce vignoble situé non loin de la réserve naturelle de Bandia (Mbour).
C’est donc avec étonnement que j’ai visité “le Clos des Baobabs”. Ce vignoble de 1 ha est planté avec cinq cépages à l’essai. Le concepteur du vignoble, Mokhsine Diouf, s’est dit qu’il valait mieux essayer sur 1 ha que sur une plus grande surface (1). C’est un des partenaire de l’expérience, Philippe Franchois, français natif du Sénégal, qui nous a reçu dans le vignoble. Des cinq cépages, il semble que c’est le Grenache qui s’en sort le mieux.
Après 2 ans de plantation, une petite vendange a eu lieu pour voir s’il est possible a faire du vin avec le Grenache sous cette latitude si chaude et humide. 50 Kg ont été récolté. L’année suivante, en avril 2015, ce ne sont pas moins de 300 Kg de raisins qui ont été récolté, avec toujours une majorité de Grenache dans les seaux.
Le plus gros problème est l’absence d’hiver. La vigne n’arrête pas de pousser. La seule façon d’obtenir un arrête végétatif est de ne plus abreuver la vigne au goutte à goutte… La sève recule alors, mais il ne faut pas non plus l’assoiffer trop. Du coup, au bout de deux mois, le viticulteur relance le goutte à goutte et ainsi la vigne repousse de plus belle.
De manière originale, le Grenache était bouturé sur des pieds américains. Mais dès qu’il faut remplacer un pied qui meurt, le viticulteur plante le Grenache franc de pied directement dans la terre. Et cela marche. Cette terre est vierge de phylloxéra.
Chose étonnante, les pieds de vigne sont presque aussi gros que ceux de La Mazelle en 14 ans d’existence tant le soleil est généraux au Sénégal.
Chaleur et humidité devrait théoriquement apporté du mildiou mais là aussi ce champignon est inconnu. Comme dit Philippe Franchois, on pourrait presque dire que l’on est en viticulture bio si ce n’est qu’il utilise un produit chimique pour lutter contre… les termites.
Un autre ennemi sont les singes vendangeurs comme il les appelle. Dès que le raisin est mur, c’est la razzia ! Pour le moment, ils utilisent des filets pour couvrir la vigne. Je vais leur envoyer l’adresse des appareils que nous utilisons contre les chevreuils. ce sera probablement moins cher que leur filet !
En tout cas, cette expérience est à suivre. Le Clos des Baobabs a une potentialité de 5 ha.
Géry de Broqueville
Voir la page Facebook de “Clos des Baobabs”
(1) Une expérience de plantation de cépage de table (à manger) a eu lieu il y a 10 ans sur… 50 ha. Cela avait été un échec important. Mais quelle idée de lancer un test sur une telle surface !